LES INONDATIONS A MONTBELIARD
4 mars 1615 : Grande inondation suite à la fonte des
neiges.
14 février 1623 : Les eaux se répandent en ville après avoir
arrachée le pont de la Rigolle (Lizaine).
21 novembre 1651 : Montbéliard est sous les eaux pendant trois
jours.
Novembre 1679 : Graves crues ; le Prince ordonne un
jour de jeûne et de repentance dans toutes les églises pour conjurer le mauvais
sort.
11 janvier 1689 : Grand débordement d’eau empêchant l’accès
au Temple.
6/7 juillet 1734 : La Rigole surtout déborde, les rues de
l’Etuve et du Bourg -Vauthier sont sous quatre pieds d’eau, deux pieds à
l’intérieur du Temple St Martin.
13 juillet 1766 : inondation extraordinaire, niveau jamais
atteint.
4 décembre 1790 : les digues des étangs de Chagey se sont
rompues, l’eau arrive avec une force inouie, déracinant et emportant les
arbres, une épidémie de peste s’ensuit, les dégâts en ville sont estimés à un
million de livres.
8 et 9 janvier 1809 - puis en 1814 - 1817 –
1825 – 1829 – 1845 – autant d’années qui apportèrent la désolation et la
ruine dans les logements parfois situés en - dessous du niveau du sol, à cette
époque pour lutter contre le froid.
Montbéliard placé dans un triangle formé
par la Lizaine et l’Allan et dont le sommet est constitué par leur confluent à
la sortie de l’ancienne ville vers le sud, traversé par le canal de dérivation
de la Savoureuse creusé en 1707 pour alimenter le Château en eau et faire
tourner les moulins du Prince renforçant ainsi la défense des appproches de
leur demeure, a connu une multitude d’inondations au cours des siècles.
Dans la nuit du 17 au 18 septembre 1852,
ce fut une véritable catastrophe, les eaux atteignirent leur niveau maximum à 5
heures du matin. Toutes les rues furent submergées, sauf la montée du château,
les rues St Georges et des Potiers. Les habitants n’ont pas le temps de mettre
leur mobilier à l’abri et les pertes des marchandises furent considérables. La
place des Halles fut recouverte par un mètre soixante d’eau ; plus d’un
mètre dans le temple Saint Martin à l’intérieur duquel la table de communion et
les bancs flottaient et s’entrechoquaient.
Le 14 février 1877, nouvelle inondation,
plus courte et un peu moins importante que la précédente.
Quelles étaient les causes de ces
inondations répétées et de plus en plus violentes ? Elles survenaient en
toutes saisons. Notre région connaissait dans les siècles passés un climat
nettement plus continental qu’à présent ; des hivers très rudes, précoces
amenant dès novembre des chutes de neige qui se mesuraient en dizaines de
centimètres. Des radoucissements brutaux, accompagnés de pluie, faisant fondre
la neige, apportaient des masses d’eau qui s’écoulaient difficilement sous les
ponts étroits et dans les retenues des barrages faisant tourner les moulins. Il
y en avait deux en ville sur le canal de la Savoureuse, un à la porte Saint
Pierre, l’autre aux Poudreries. Un rapport des éborneurs jurés de la ville du
20 juillet 1734 signale également que les rivières sont obstruées
d’immondices, que le conseiller Cuvier a fermé une arcade du pont de la Rigole
pour agrandir son jardin, que l’Allan est aussi « grignotée » de la
même façon par les riverains pour étendre la superficie de leur propriété ce
qui réduit la largeur d’écoulement.
Le 18 août 1758, le Pasteur DUVERNOY, de
l’église allemande, propose de raser la digue des Neufs Moulins ce qui
donnerait un supplément de pente de dix pieds et éviterait l’inondation du
Faubourg, d’abaisser aussi la digue de la Rouchotte et surtout de tracer
« au droit » la Lizaine qui sinue dans la plaine de Bethoncourt pour
un meilleur écoulement . Ce rapport resta lettre morte. Tout au plus, S.S.A. le
Duc de Wurtemberg ordonna-t-il la réparation de ses moulins, cause
d’inondation, le 4 avril 1761.
Les Montbéliardais se souviendront longtemps
(on en parle encore de nos jours) de la crue du 20 janvier 1910. Le niveau de
1910 dépasse celui de toutes les autres crues, les dégâts sont considérables.
Dès le mercredi soir 19, les bas quartiers sont inondés : quai des
Tanneries, avenue des fossés. A minuit, les rues de la ville sont
impraticables. Le 20 janvier, au matin, après une nuit d’épouvante, le courant
est très violent. L’eau avait submergée la rue Cuvier, la rue des Febvres, la
place Denfert, le Faubourg, l’Enclos, le quartier du Coinot, la place St Martin
, la rue des Granges ne sont qu’un torrent boueux qui traverse la rue de
l’Etuve et celle du Collège venant de la Lizaine. L’avenue des Fossés est une
large rivière, l’eau débouchant avec force du passage sous rail du T.H.V.
L’Allan arrivant par les jardins des Poudreries. Rue de la Sous Préfecture, les
chasseurs construisent à la hâte avec des tréteaux et des tables, un passage
longeant les maisons.
Alors que l’eau cesse son effroyable
travail, une lourde chute de neige s’abat sur la région, brisant les fils
téléphoniques, interrompant les communications. Cette nouvelle calamité fait
sauter les fusibles du central téléphonique créant un danger d’incendie pour le
bâtiment. Dans la vallée d’Hérimoncourt et sur toutes les routes du Pays ce ne
sont que câbles et fils à terre, poteaux couchés, supports arrachés des
maisons, des milliers d’ouvriers sont réduits à un arrêt de travail de six à
huit jours ; les équipes s’affairent à redonner le courant; aucun accident
de personnes n’est signalé.
Anecdote : il est bien connu qu’en 1910, le tout à
l’égout et les W.C. n’étaient pas nombreux à Montbéliard, fg de Besançon, le
baquet alors si précieux dans chaque famille, mais que toutefois on ne
confectionne pas en bois de rose, se trouvait à la cave, à côté du traditionnel
baquet de choucroute, l’eau pénétrant bouleversa tout. Lorsqu’on put à
nouveau y accéder, des voisins qui connaissaient les lieux s’inquiétèrent de la
choucroute. Bah ! répondit le propriétaire, elle a bien un petit
goût…….d’inondation et puis après, on en a vu d’autres, l’année de la
guerre, en 1870.
En 1913, une crue presque aussi élevée
qu’en 1910 submergea à nouveau nos rues, mais elle sera de courte durée et plus
calme ; un souvenir reste gravé dans la pierre d’angle sud est du bâtiment
des Halles, c’est le niveau de 1910 ; entre 1920 et 1930, chaque hiver,
rue des granges et rue des Halles, l’eau faisait son apparition par les bouches
d’égouts pour le plus grand plaisir des gosses mais obligeant les pauvres
locataires du rez de chaussée à évacuer.
En novembre 1944, l’écroulement des ponts
au moment de la retraite allemande fit monter dangereusement les cotes, la
route d’Héricourt fut coupée. Ce fut je crois, une des dernières grandes
inondations de Montbéliard.
Inondation du 20 janvier 1910 Quai des Tanneurs |
Inondation du 12 novembre
1913 Rue des Febvres |
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Inondation du 20 janvier 1910 Rue Cuvier |
Inondation du 8 février
1910 rue Denfert Rochereau |
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Inondation du 20 janvier 1910
rue de la Sous préfecture |
L’Allan
en crue |
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En 1990,
les 14, 15, 16, 17 février, la ville va disparaître sous les eaux. La mairie
ouvrira une permanence non stop de 15 jours afin que les sinistrés trouvent
l’assistance nécessaire.
Beaulieu 20 janvier 1910
Le Canal et la Vieille Fontaine Hérimoncourt
Source :
Livre Emile Blazer retour accueil